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À la veille de la Journée mondiale de l’environnement, célébrée le 5 juin, les médecins libéraux se mobilisent pour alerter la population sur l’exposition au cadmium, un métal lourd cancérigène et omniprésent dans l’environnement.
C’est un travail d’envergure. Durant un mois, les médecins libéraux ont fait partie d’un groupe de travail dédié à la santé environnementale, qui se focalise cette année sur la thématique du cadmium. Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), le cadmium est un métal naturellement présent dans les sols. Mais si sa présence est naturelle, certaines activités agricoles (engrais) et industrielles (métallurgie) peuvent considérablement en augmenter les concentrations.
Les médecins libéraux lancent l’alerte, car ce métal lourd est cancérigène et peut entraîner de graves risques pour la santé humaine. Il se retrouve notamment dans l’alimentation : céréales, pommes de terre, pâtes, produits de panification.
Comment l’être humain est-il exposé au cadmium ?
L’alimentation reste la principale source d’exposition. Le cadmium pénètre dans les végétaux par les racines et finit par intégrer la chaîne alimentaire. L’être humain y est particulièrement exposé, car il consomme en grande quantité du pain, des pommes de terre ou encore des légumes. Les aliments les plus concernés sont : crustacés, algues, mollusques, abats, biscuits sucrés et salés, ainsi que les barres de céréales et de chocolat.
Bien que tout le monde soit exposé, certains groupes le sont davantage, comme les fumeurs (par inhalation de la fumée de tabac) ou les professionnels de la métallurgie (par l’air qu’ils respirent, contaminé par le cadmium).
Une hausse inquiétante chez les enfants
Dans leur communiqué, les médecins libéraux dressent un constat alarmant. L’imprégnation moyenne au cadmium mesurée en France a presque doublé (0,57 contre 0,29 µg). Elle est désormais trois fois supérieure à celle des adultes américains, et deux fois à celle des adultes italiens. Les enfants sont encore plus touchés : leur imprégnation moyenne dépasse celle des adultes français et est quatre fois supérieure à celle des enfants américains ou allemands.
En décembre 2023, l’Anses estimait que jusqu’à 36 % des enfants de moins de trois ans dépassaient la dose journalière tolérable de cadmium via leur alimentation. Les médecins libéraux appellent le gouvernement à agir, rappelant que la qualité de l’alimentation est aussi un marqueur des inégalités sociales.
SOURCE : SANTEMAGAZINE.FR
Pourquoi les médecins tirent-ils la sonnette d’alarme sur ce métal toxique qui se retrouve dans notre alimentation ? | SANTÉMAGAZINE.FR