shutterstock_136149506Des chercheurs du CNRS, de l’Inserm, de l’UPMC et de l’université Paris Descartes, associés à des cliniciens chercheurs de l’AP-HP, viennent de montrer qu’une obésité sévère s’accompagne d’une inflammation de l’intestin grêle et d’un renforcement des défenses immunitaires dans cette zone.

Les équipes de recherche ont constaté un état d’inflammation chronique de l’intestin grêle chez ces personnes obèses et la colonisation de l’épithélium du jéjunum par des lymphocytes T, dont la densité augmente avec le degré d’obésité. Ces cellules immunitaires émettent des cytokines qui inhibent la sensibilité à l’insuline des cellules épithéliales absorbantes de l’intestin. L’action de l’insuline régulant l’absorption des nutriments et la glycémie, ce phénomène immunitaire participe ainsi à l’aggravation de la situation clinique des patients.

Les résultats de cette étude ont par ailleurs montré que les replis de la muqueuse intestinale de ces patients, les villosités, sont plus longs que chez les sujets non obèses. Cela signifie que la surface d’échange de l’intestin grêle est augmentée de 250 % (augmentation de surface équivalente à deux courts de tennis) et que les malades absorbent davantage de nutriments. Ce phénomène, dû à la diminution de l’apoptose, un mécanisme de mort cellulaire, vient aussi renforcer l’action inflammatoire du système immunitaire dans cette zone et aggraver la pathologie.

Ces avancées ouvrent des perspectives d’interventions thérapeutiques non invasives permettant de réduire l’état inflammatoire de l’intestin et de lutter contre l’obésité.

Ces travaux ont été publiés le 18 juin dans la revue Cell Metabolism.

Source : http://www.processalimentaire.com/ rp4