La viande bio contrainte de s’adapterLe bilan 2023 tiré par Interbev sur la filière des viandes bio met en évidence une année marquée par des défis majeurs à la fois pour les producteurs et les distributeurs.

Ce n’est pas une surprise, le marché du bio connait une dégradation de ses ventes depuis deux ans. La viande n’échappe pas à la règle. En 2023, la production d’animaux biologiques a reculé pour la deuxième année consécutive, passant de 63 265 têtes en 2022 à 52 011 l’année suivante, ce qui représente une baisse de 18%. Selon Interbev, « cette diminution s’explique par le détournement des consommateurs vis-à-vis des produits bio en raison de l’importante inflation, qui engendre une baisse de la consommation des produits de qualité, dont le bio. Un manque de clarté sur les bénéfices consommateurs apportés par la filière est aussi à regretter. Cette situation a entrainé des difficultés de valorisation des animaux en bio, impliquant des réaffectations vers le marché conventionnel, la congélation des produits et des arrêts d’élevage ».

L’interprofession note que jusqu’en 2019, les circuits de commercialisation permettaient aux viandes bio de trouver des débouchés adaptés pour chaque espèce et chaque morceau tout au long de l’année. « Après une croissance notable en 2022 (+4%) à la suite de la crise covid, la restauration hors domicile a stagné en 2023, tandis que l’inflation a contribué à pénaliser le développement en RHD, malgré les efforts déployés par la filière. »

Pour faire face à tous ces défis, la profession a mis en place des mécanismes de régulation comme le déclassement qui permet de gérer les équilibres instables liés à une consommation fluctuante. Elle travaille également à améliorer l’efficacité des chaînes de distribution et à diversifier leurs débouchés pour mieux répondre aux attentes des consommateurs, y compris en restauration collective.

SOURCE : NEO RESTAURATION
La viande bio contrainte de s’adapter | Neo Restauration