La dégradation de la position de la France sur le marché mondial des produits agricoles et agroalimentaires n’a pas échappé à la Cour des comptes, qui la juge même « alarmante ». Suite à ce constat, la juridiction présidée par Didier Migaud a adressé début mars un référé au Premier ministre, qui vient d’être rendu public accompagné de la réponse d’Edouard Philippe.
Deuxième exportateur mondial dans les années 90, la France est tombée au 6ème rang depuis 2015. En 2017, la balance commerciale restait excédentaire, à hauteur de 5,7 Mds€, mais elle s’est érodée de 36 % par rapport à 2007 alors que le commerce mondial est en plein essor. En dix ans, les exportations ont certes progressé, de 31 %, mais moins vite que les importations qui ont gagné 47 %. La Cour pointe la perte de position sur les marchés de l’Union européenne, où l’excédent qui était de 7,6 Mds€ en 2017 a chuté à 400 M€ seulement en 2017. Tandis les Pays-Bas, l’Italie, l’Espagne ou le Royaume-Uni ont connu une évolution inverse. Elle fait aussi ressortir que la dynamique française ne repose que sur trois familles de produits : les boissons (excédent de 12,3 Mds€), les céréales (4,4 Mds€) et les produits laitiers (2,7 Mds€).