L’expérimentation des quatre systèmes d’étiquetage nutritionnel a débuté le 26 septembre dernier. Quatre dispositifs sont testés en conditions réelles d’achat par les consommateurs dans les magasins).
Déjà de premières enquêtes font écho d’un bilan mitigé, à l’instar du magazine Linéaires qui a visité deux magasins des Yvelines. D’après nos confrères, « un produit sur deux, dans les rayons retenus pour l’étude, n’affiche aucun pictogramme ».
Le Fonds Français pour l’Alimentation et la Santé (FFAS), qui est le porteur opérationnel de cette étude, a réagi aux différentes critiques. « Le but du jeu est de classer et ordonner les quatre systèmes, d’où la nécessité d’avoir des rayons représentatifs où il y a une grande variété de qualité nutritionnelle et des produits achetés par la majorité des consommateurs français. L’objectif est de montrer s’il y a un effet sur ces quatre rayons », rappelle Pierre Chandon, professeur de marketing et directeur du centre multidisciplinaire des sciences comportementales à la Sorbonne Universités. L’expert explique pourquoi tous les produits ne sont pas étiquetés dans les rayons. « 67 à 86 % des produits des rayons sélectionnés sont étiquetés. Au final, il n’y a que très peu de produits qui ne sont pas étiquetés. C’est un plus car une fois l’expérimentation terminée, le logo nutritionnel ne sera pas obligatoire mais une démarche volontaire », poursuit-il. Autre avantage, le fait d’avoir un produit étiqueté ou non permettra de voir s’il y a un effet sur le comportement d’achat des consommateurs.
Quant aux produits non étiquetés alors qu’ils devraient l’être, le FFAS évoque une période de rodage. « Des chargés d’étiquetage ont été formés avec un cadre bien précis pour ne pas appliquer les dispositifs nutritionnels sur des mentions obligatoires.
On voit aussi que l’étiquetage se met en place au travers des audits qui sont réalisés par des diététiciens et la DGCCRF », ajoute Sandrine Raffin, présidente fondatrice de l’agence LinkUp, qui coordonne sur le terrain les interventions des prestataires techniques nécessaires à la mise en œuvre opérationnelle du protocole.
D’après le communiqué du FFAS, « les premiers audits réalisés à la date du 20 octobre dans 35 magasins, par 7 auditeurs de haut niveau et indépendants, ont montré que les conditions de déroulement de l’expérimentation sont satisfaisantes dans 26 magasins et acceptables dans 7 magasins. Seuls 2 magasins n’ont pas atteint le niveau requis et des actions correctives ont été immédiatement engagées.
Il appartiendra aux économètres chargés du traitement des données de déterminer, en fonction des non-conformités relevées et en accord avec le Comité scientifique, si ces deux magasins doivent ou non être maintenus dans l’expérience ». Le FFAS rappelle aussi que les résultats de cette expérimentation ne constituent qu’un des éléments de décision parmi d’autres dont disposeront les pouvoirs publics pour choisir la forme d’étiquetage nutritionnel qu’ils recommanderont aux opérateurs économiques.
Pour rappel depuis le 26 septembre et jusqu’au 4 décembre, 60 magasins implantés dans quatre régions françaises sont impliqués dans l’expérimentation. Quatre rayons sont concernés (traiteur frais, plats cuisinés -épicerie, pains et viennoiseries industrielles) ce qui représente 1300 produits alimentaires et deux millions d’étiquettes. Au total, 89 personnes sont chargées de la mise en œuvre de cette recherche de terrain et trois niveaux de vérification ont été mis en place pour garantir la qualité des données collectées.