shutterstock_229806742Pas sûr que cela ait préoccupé beaucoup de ceux qui ont fêté le passage à 2016 au restaurant. Pourtant, à l’heure de rentrer, ils auraient pu demander au restaurateur de leur fournir un doggy bag pour repartir avec les restes de foie gras, saumon, dinde et autres bûches voués, sinon, à finir à la poubelle.

Depuis ce 1er janvier, obligation est faite en effet aux restaurateurs de proposer à leurs clients rassasiés de repartir avec ce qu’ils ont laissé dans leur assiette. C’est la mise en application du dernier seuil, le plus contraignant, de la loi sur les biodéchets, votée en 2011. Appliquée dès le 1er janvier 2012, elle ne concernait d’abord que les plus gros producteurs de biodéchets, le seuil descendant progressivement d’année en année.

Depuis ce 1er janvier 2016, ce sont donc toutes les entreprises qui produisent plus de 10 tonnes de biodéchets par an (déchets liés à la préparation des plats, restes des plats servis, aliments périmés…) qui doivent mettre en œuvre des mesures de réduction ou de tri et recyclage. Côté restauration, seuls, en fait, les plus gros établissements sont assujettis à l’obligation. Selon l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), qui s’appuie sur des évaluation proposées par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), ce « nouveau seuil concernerait les restaurants qui servent entre 150 et 200 couverts par jour».

Au-delà du fait que cette règle ne touche que les plus gros établissements, il reste aussi à faire accepter cette pratique par les consommateurs. Adoptée sans retenue dans plusieurs pays, notamment dans les pays anglo-saxons, elle se heurte souvent, en France, pour les précurseurs qui l’ont mise en œuvre sans attendre la loi, à de fortes réticences des clients. Les raisons de ces freins : une impression de pingrerie ou des craintes sanitaires notamment, alors que six Français sur dix reconnaissent ne pas finir leur plat lorsqu’ils mangent au restaurant.

Toutefois, COP21 oblige, des initiatives ont déjà été prises. En Rhône-Alpes, c’est la direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt qui a lancé le «Gourmet bag», doté d’un nom plus porteur et d’un slogan attractif : «C’est si bon, je finis à la maison ! ». A Paris, depuis début décembre, la municipalité fournit des emballages hermétiques spécialement conçus par la société TakeAway à une centaine de restaurants de la capitale. Un premier pas pour atteindre l’objectif que la ville s’est fixé : réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici 2025.
Source : http://www.leparisien.fr/environnement/alimentation/gaspillage-alimentaire-les-doggy-bags-obligatoires-au-restaurants-depuis-le-1er-janvier-02-01-2016-5416569.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.fr