La DGCCRF conduit chaque année une enquête destinée à vérifier la qualité et la sécurité des produits cidricoles et à assurer aux consommateurs une information loyale sur les produits. La majorité des manquements relevés concernent des défauts d’étiquetage.
106 cidres et poirés ont été prélevés afin de déterminer leurs caractéristiques analytiques et de les comparer avec celles indiquées sur les étiquetages. Les anomalies relevées concernent principalement les mentions facultatives « doux », « brut » et « demi sec » (qui traduisent un certain niveau de sucre dans la boisson) et les teneurs en alcool (autrement appelées titres alcoométrique) indiquées. Ces mentions renseignent sur la qualité gustative qu’on peut attendre de la boisson et orientent ainsi le choix du consommateur lors de l’acte d’achat. Etant donné que les teneurs en sucre et en alcool d’un cidre peuvent varier dans le temps, les professionnels doivent mettre en place des auto-contrôles au cours de son élaboration pour s’assurer que leurs estimations sur ses caractéristiques sont correctes.
Autres non conformités d’étiquetage :
Signes de qualité. Malgré les actions régulières d’information menées auprès des producteurs, le suivi des cidres IGP fait apparaître des références directes ou indirectes aux dénominations protégées « cidre de Bretagne » ou « cidre de Normandie » sur des boissons n’étant pas produites selon les cahiers des charges de ces signes de qualité. Deux avertissements et cinq mesures administratives ont été adressés à des producteurs.
Ajout de dioxyde de carbone. Un cidre bénéficiant d’une appellation d’origine était présenté comme « d’effervescence naturelle », c’est-à-dire comme n’ayant pas fait l’objet d’un ajout de CO2, alors qu’il en contenait et que le cahier des charges de l’appellation n’autorise que la fermentation alcoolique. Une mesure de police administrative a été dressée à l’encontre du producteur.
Vinaigres : 33% des vinaigres contrôlés dans le cadre de cette enquête indiquent un titre acétique plus élevé qu’il ne l’est en réalité. Il en résulte que ces produits ne devraient pas être dénommés « vinaigres ». Il a été demandé aux producteurs contrôlés de renforcer leurs auto-contrôles sur ce point.
Adjonction d’eau. Un manque de maîtrise du processus de lavage conduit souvent à un mauvais égouttage des pommes avant leur râpage. Cette pratique peut entraîner un mouillage du produit sans intention frauduleuse de la part des producteurs. Deux analyses de cidres qualifiés de « pur jus » ont ainsi conduit à constater un ajout d’eau estimé à 15 %. A la suite des contrôles, la mention « pur jus » a été supprimée pour la production encore détenue et le processus de production a été revu.
Recherche de substances indésirables. Les recherches de plusieurs substances (patuline et pesticides) entreprises par le laboratoire n’ont révélé aucune non-conformité des cidres analysés. En revanche, la présence de phloridzine a été détectée dans 2 poirés : cette substance est un marqueur de la pomme… qui ne peut entrer dans la composition du poiré.