Droits de douane Le secteur agroalimentaire reste vulnérableTemps de lecture de l’article complet : 4 min
L’administration Trump a lancé une offensive commerciale d’une ampleur inédite depuis les années 1930, instaurant une série de droits de douane massifs visant principalement l’Asie et l’Union européenne. Cette stratégie protectionniste se traduit par une taxe généralisée de 10% sur toutes les importations à partir du 5 avril, accompagnée de droits de douane majorés pour certains pays, dont 20% pour les marchandises européennes.

L’agroalimentaire, très concerné par les potentielles retombées
En réponse à cette décision jugée comme un “choc historique”, les industriels français se sont réunis à Bercy autour du ministre Marc Ferracci pour évaluer les impacts directs et indirects de ces mesures. Tous les secteurs industriels étaient représentés, y compris l’agroalimentaire, très concerné par les potentielles retombées. Les préoccupations principales portaient sur les effets en cascade sur les sous-traitants et l’emploi, le risque d’escalade commerciale si des mesures de rétorsion ne sont pas coordonnées, la possibilité de reports de marché, notamment asiatiques, vers l’Europe, qui inquiète particulièrement le secteur automobile et, dans une moindre mesure, l’agroalimentaire.

Une taxe de 25% sur certaines marchandises américaines à l’étude

L’Union européenne envisage une riposte ferme : une taxe de 25% sur certaines marchandises américaines, tout en excluant des produits sensibles comme le bourbon pour préserver les vins et spiritueux européens, un secteur clé pour la France.
La France soutient le renforcement des mesures de sauvegarde, notamment pour l’acier, et demande une extension à d’autres secteurs. Le président Emmanuel Macron a appelé les industriels français à suspendre leurs investissements aux États-Unis, privilégiant une réponse proportionnée et ouverte à la négociation.

Les effets de ces droits de douane pourraient être lourds pour l’économie mondiale, mais aussi pour celle des États-Unis, comme en témoigne la forte baisse de Wall Street. Le secteur agroalimentaire français, bien que partiellement épargné dans l’immédiat, reste vulnérable à une détérioration du climat commercial international et aux éventuelles mesures de rétorsion futures.