Un code à barres génétique et microscopique à pulvériser sur les aliments (ou sur les emballages), c’est ce qu’ont développé les chercheurs du laboratoire américain The Lawrence Livermore National Laboratory (LLNL), basé en Californie, aux côtés de la start-up DNATrek.
Ce code à barres est en fait une signature génétique, constituée d’une séquence ADN unique. Cette substance inodore et insipide autorisée par la Food and Drug Administration en tant qu’additif alimentaire pour la consommation. Celle-ci est appliquée en quantités infimes sur les produits sur les aliments.
A l’origine développée pour l’analyse des flux d’air, la technologie s’applique à l’analyse de l’origine des contaminations pathogènes dans les produits alimentaires. Une séquence ADN est spécifique à un lot. En cas de contamination finale, l’outil DNATrax aidera à remonter aux origines de la contamination. En pratique, la signature ADN est prélevée, puis analysée en laboratoire à l’aide de la technique PCR (Polymerase Chain Reaction). Grâce à une base de données, la signature génétique est mise en correspondance avec le lot concerné et pourra ensuite être identifiée en moins d’une heure. Pour une pomme contaminée par exemple, l’outil permet ainsi de déterminer le jour de la récolte, la personne en charge de cette étape et de quel arbre provient le fruit.
Dans un contexte de mondialisation où les chaînes d’approvisionnements alimentaires sont de plus en plus complexes, l’outil DNATrax permet d’identifier clairement le cheminement du produit, et de zoomer plus facilement sur les étapes clés. « Avec les méthodes actuelles, les enquêteurs doivent retracer toute la chaîne d’approvisionnements, qui comprend souvent plusieurs étapes. A chacune d’entre-elles, ils doivent recueillir les informations et examiner les dossiers, ce qui demande beaucoup de temps. De plus, dans le but de diminuer le risque de contamination, des rappels de produits sont opérés, ce qui coûte cher aux entreprises », indique Anthony Zografos, dirigeant de la start-up DNATrek.
L’équipe de chercheurs devrait lancer un programme pilote au cours des prochains mois. D’ici la fin de l’année 2015, d’autres projets devraient se mettre en place en partenariat avec des industriels. L’objectif final est de commercialiser cette application. Reste à savoir la réaction des consommateurs. Sont-ils prêts à accepter un ADN exogène dans leurs assiettes ?