Le marché bio a atteint 4,56 milliards d’euros, dont 4,38 milliards d’euros en consommation à domicile et 172 millions d’euros en restauration collective. Les chiffres communiqués par l’Agence Bio laissent entrevoir une hausse des ventes de produits bio de 8,8 % (en valeur) en 2013 par rapport à 2012. Soit une part de marché qui reste modeste, estimée à 2,5 % du marché alimentaire total, mais en légère progression de 0,2 point par rapport à 2012. Pour comparaison, la part du bio en Allemagne représente 3,9 % du marché alimentaire total.
Malgré les intentions, le segment de la restauration collective déçoit avec une progression modérée de 1,8%. A contrario, même si l’effet Grenelle et le pic suscité à + 23% en 2008 est estompé, la consommation à domicile dépasse les espérances, en augmentation de 9 % sur un marché morose. Dans le détail, de 2010 à 2013, ce sont les ventes de vins qui ont connu les taux de croissance les plus élevés (+ 56 %), devant la catégorie « épicerie et boissons » (+ 36 % ) et les produits traiteur et surgelés (+34 %). Autre élément clef dans l’augmentation des ventes de produits bio : une relative stabilité des prix. En effet, la croissance du chiffre d’affaires se répartit entre une augmentation des volumes de 8 % et une inflation limitée à 1%.
Fait notable, la part de marché de la grande distribution reste prédominante, mais continue de régresser avec 46,4 % du total, en baisse d’1,6 point. Ce tassement s’explique par la résistance du circuit de la distribution spécialisée qui détient 35,4 % du marché (+ 0,4 point). Si le poids des artisans-commerçants reste stable à 5 %, un autre élément d’explication est l’engouement pour la vente directe, qui pèse désormais 13,2 % du marché, en hausse d’1,2 point.
Les surfaces en conversion en baisse de 27 %
Du côté de l’amont, la filière poursuit sa structuration, mais sera-t-elle capable de suivre le rythme la demande ? Les surfaces certifiées bio ont tout de même augmenté de 9 % en 2013 atteignant 932 000 hectares, soit 3,93 % de la SAU (surface agricole utile). Les plus fortes progressions sont à observer du côté des grandes cultures (+13%) mais aussi des fruits (+28%) et de la vigne (+15%). Mauvais signe toutefois, les surfaces en conversion sont en baisse de 27%, pour un total de 130 000 hectares. Dans ces conditions, l’objectif fixé par le programme Ambition Bio 2017 de doubler la surface cultivée en bio d’ici à 2017 semble très ambitieux.
2014 sera donc une année charnière, avec notamment la mise en œuvre de la première année du programme, mais aussi la mise au point des nouveaux programmes régionaux de développement rural, ainsi que la perspective d’application de la nouvelle PAC (Politique agricole commune), qui a modifié la structuration des aides.
Lors du lancement du Printemps du Bio, Stéphane Le Foll a confirmé les engagements du gouvernement dont un certain nombre de mesures visant à développer la part des surfaces cultivées en bio, mais aussi le développement de la consommation par une série d’actions promotionnelles tout en se donnant les moyens d’atteindre l’objectif de 20% de produits bio dans la restauration collective d’État.
Le ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt a par ailleurs annoncé que les restaurants des établissements de santé et de prise en charge des personnes âgées intégreraient davantage de produits bio. Grâce à des efforts de formation des acheteurs et de mutualisation des achats, cet objectif se fera sur la base du volontariat à partir de projets pilotes et sur certains produits tels que les yaourts, les fruits et le pain.
Des mesures indispensables si le secteur bio veut continuer à respecter l’attente des consommateurs bio pour des origines françaises, alors que seulement 25 % des produits bio consommés en France sont importés.
Lien : http://www.agencebio.org/