Plus de lisibilité et de transparence, c’est l’objectif du règlement européen « Information du consommateur », qui prévoit dans son article 26 l’obligation de mentionner l’origine ou le lieu de provenance des produits finis, ainsi que pour certains ingrédients.
Mais, certaines prises de décisions se font désirer, laissant les industriels dans le flou. C’est le cas notamment des viandes en tant qu’ingrédients.
Depuis la crise de la viande de cheval, la France plaide pour l’affichage de l’origine des viandes à la Commission européenne. Suite aux atermoiements de la Commission européenne quant au rapport concernant l’origine des viandes en tant qu’ingrédients en octobre dernier, les ministres Benoît Hamon et Stéphane Le Foll avaient montré leur mécontentement. En effet, celui-ci n’a débouché sur aucune publication d’acte législatif. Les ministres ont alors souligné une « absence d’ambition de la Commission européenne à répondre aux aspirations des consommateurs européens qui plébiscitent à 90% le marquage d’origine des viandes en tant qu’ingrédients ». Pour le moment, le sujet reste en suspens. « Il n’est pas possible de savoir aujourd’hui quelles seront les obligations définies et quand celles-ci seront définies », déplore Emilie Tafournel, conseillère qualité à la FCD (Fédération des entreprises du Commerce et de la Distribution), à l’occasion des Troisièmes assises de la qualité organisées par la Feef (Fédération des entreprises et des entrepreneurs de France) le 26 novembre dernier.
Premiers éléments pour les viandes autres que le bœuf :
Concernant l’indication de l’origine des viandes non transformées autres que la viande de bœuf, deux types de mention devraient être rendues obligatoires. Les projets d’actes d’exécution se focaliseraient sur le pays d’élevage et le lieu d’abattage, en fonction des morceaux. « D’après les premières versions, ces mentions dépendront des conditions d’élevage et d’abattage des animaux, dans un même pays – ou non. Les conditions seront différentes si le produit est issu de morceaux de viande d’animaux élevés et abattus dans plusieurs pays. ou s’il s’agit d’éléments importés », explique Emilie Tafournel. « Pour le moment, ces informations restent à prendre avec précaution. Les discussions ne sont pas closes et les « drafts » sont encore susceptibles d’évoluer à plusieurs reprises », rappelle-t-elle. L’entrée en vigueur de cet acte d’exécution est prévue le 1er avril 2015.
Risque de confusion sur les ingrédients primaires
Troisième cas de figure, la mention de l’origine de l’ingrédient primaire, prévue dans le cas où le produit fini met en avant une origine. Cette mesure n’est pas spécifique à la viande, et s’applique à tous les ingrédients. « Pour l’instant, la première version proposée spécifie que l’origine de cet ingrédient devra être directement mentionnée à la suite de celle du produit fini dans les mêmes tailles et police de caractère », précise la conseillère qualité de la FCD. « Une chose purement impossible pour une question de lisibilité, notamment pour les pactes multilingues », ajoute-t-elle. Les conditions de mention de l’ingrédient primaire soulèvent également quelques inquiétudes. Une autre contradiction pourrait survenir sur les emballages pour cet ingrédient devant être présent à plus de 50% de la recette. « Pour des produits comprenant une région dans leur dénomination comme les galettes bretonnes, l’ingrédient primaire est la farine. Celle-ci peut provenir d’une région autre que la Bretagne. Cela est alors susceptible d’entraîner une confusion de la part des consommateurs et d’avoir un impact sur leur confiance en l’industrie agroalimentaire », illustre Emilie Tafournel.
Source : http://www.processalimentaire.com zoom
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