133 millions d’euros, c’est le montant que la Commission européenne a investi dans la lutte contre les fraudes depuis le début des années 2000. L’objectif à terme : disposer de moyens renforcés pour veiller à préserver l’intégrité et l’authenticité des produits alimentaires tout au long de la chaîne alimentaire. Un phénomène renforcé suite à l’affaire de la viande de cheval en février 2013, à l’origine de la résolution du Parlement européen du 14 janvier 2014 (2013/2091(INI) qui a incité la Commission à créer une équipe de lutte contre la fraude.
Food Fraud Network : 60 cas recensés dans le premier rapport
C’est ainsi qu’est né le réseau « Food Fraud Network » (FFN) en juillet 2013, qui compte aujourd’hui 28 points de contact nationaux, ainsi que le bureau européen de police Europol et la DG Sanco. L’un de ces points forts est de permettre aux États-membres de coopérer en cas d’infraction transfrontalière. Un des points de faiblesse mis en lumière par le Horsegate. Publié en juillet 2014, son premier rapport fait état de 60 cas de fraudes recensés en Europe. « Ces différents échanges d’informations mettent en évidence des cas de fraudes pour des produits alimentaires tels que la viande, le poisson et le miel», indique Michèle Lees, directeur des projets de recherche collaborative chez Eurofins lors de la journée organisée sur le thème par le géant des analyses le 17 juin dernier à Paris. « Ces résultats sont encore trop incomplets, ce qui met en exergue la nécessité de mettre en place des technologies pour détecter les fraudes comme des méthodes non ciblées pour identifier les produits », poursuit-elle. Dans cette optique, le groupe Eurofins vient notamment de mettre au point une puce à ADN permettant de détecter 21 espèces (A lire dans notre numéro de juillet 2015).
Food Integrity : créer une plateforme d’expertise
Différents programmes de recherche ont notamment été lancés tels que le projet Trace, destiné à développer des méthodes de traçabilité et celui intitulé « AuthenticFood » pour la distribution des produits bio et non bio. Plus récemment, le programme européen « Food Integrity »s’est donné l’objectif de créer une plateforme d’expertise sur les problématiques et les solutions liées à l’authenticité des produits alimentaires (Lire Décembre 2013, p79). « Nous participons à la création d’une base de connaissances où seront recensées les différentes solutions d’analyse ainsi que les experts susceptibles de répondre à la problématique », détaille Michèle Lees. Citons aussi le projet AgriFood GPS qui devrait se terminer fin 2016 et qui s’intéresse au développement de nouvelles approches analytiques pour mieux appréhender les risques alimentaires, en détectant les dangers émergents ou les fraudes, de manière exhaustive dans les produits.
A noter également, la Commission européenne travaille à l’élaboration d’un outil information dédié, similaire au RASFF, pour rendre le système plus simple et plus efficace (Lire Décembre 2014, p81).
Source : http://www.processalimentaire.com/